Anxiété, ruminations, dépression : prenez soin de votre santé mentale

En prenant de l’âge, notre corps se rappelle à nous : douleurs articulaires, digestion difficile, sommeil perturbé… Habituellement, notre premier réflexe, notre façon de prendre soin de nous, consiste alors à prendre des rdv pour une surveillance médicale accrue et régulière. Ce qui est, selon moi, absolument nécessaire mais insuffisant. Je vous explique ici pourquoi il est tout aussi important de prendre soin de sa santé mentale.

Comment allez-vous ?

Votre médecin et ses confrères spécialistes, vont contrôler, veiller à ce que vos taux soient « bons », dépister une maladie… Bref, vous devrez rentrer dans les « bons chiffres » et les « bonnes mesures » : tension artérielle, audiométrie, pression oculaire, etc. C’est très important mais une autre question se pose. Comment allez-vous ? Comment allez-vous vraiment ? C’est à dire, avez-vous le moral ? De quelle manière ce décès récent dans votre entourage ou toute autre mauvaise nouvelle vous a impacté ? Êtes-vous inquiet en permanence ? Avez-vous des occasions de rire ? Comment cultivez-vous votre joie de vivre, votre joie intérieure ? Comment « nourrissez-vous » votre émerveillement ? Autant de questions qui sont, selon moi, fondamentales !

Bref, la vraie question est « comment prenez-vous soin de votre santé mentale ? »

L’avancée dans l’âge peut être source de souffrances psychiques. Différentes difficultés génèrent de l’anxiété et de l’angoisse :

  • baisse des facultés physiques et/ou intellectuelles,
  • diminution des relations sociales,
  • deuil(s),
  • relecture du passé et rumination mentale.

Il est important de ne pas laisser ces situations s’installer.

homme qui rumine

Santé mentale : une vraie prise de conscience au niveau mondial

Depuis 2014, il y a une vraie prise de conscience mondiale. L’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré « il n’y a pas de santé sans santé mentale ». Selon elle, parmi les adultes de 60 ans et plus, 15% souffrent d’un trouble de santé mentale, 7% souffrent de dépression et environ un quart des suicides dans le monde concernent les personnes de 60 ans et plus. Ces chiffres sont en dessous de la réalité évidemment. Ces chiffres correspondent à des déclarations, donc imaginez …

Il est souvent mal jugé ou considéré comme une faiblesse d’évoquer son mal-être ou sa souffrance psychologique.

Il n’y a pas de honte à se sentir mal. C’est juste humain alors parlez-en autour de vous, à votre médecin, à vos interlocuteurs santé. C’est en parlant que le bouche à oreille se met en place.

Le dispositif ‘Mon Psy’ a été mis en place en avril 2022. Il vous permet de bénéficier de 8 séances d’accompagnement psychologique par an. Les séances doivent être prescrites par votre médecin traitant (voir les conditions).

Repérer et reconnaître

Il est primordial de repérer et de reconnaître les problèmes liés à la santé mentale. Soyez attentif à :

  • des troubles de l’humeur répétés,
  • une tristesse qui s’installe,
  • des vagues de nostalgies fréquentes,
  • des troubles du sommeil,
  • une prise ou une perte de poids,
  • un manque de plaisir ou d’intérêt pour les personnes qui vous entourent ou pour vos activités.

On peut également évoquer des difficultés de concentration, des idées noires, une fatigue perturbante, une image/estime de soi dégradée, une consommation d’alcool croissante ou trop fréquente. On pourrait ici encore allonger cette liste. Mais vous aurez compris que lorsqu’une difficulté se répète, altère votre quotidien et votre bien-être, parlez-en.

Commencez par votre médecin qui pourra peut-être, vous prescrire dans un premier temps, des antidépresseurs. Ils ne sont pas suffisants, ils seront probablement accompagnés par une démarche de soin thérapeutique. Mais comprenez que dans certaines situations, il est dommage de s’en priver.

Prenons, une image parlante, offerte par une art-thérapeute, les médicaments sont « la bouée de secours », ils sont là pour ne pas s’enfoncer, ne pas couler et la thérapie, l’accompagnement psychologique que vous pourrez trouver auprès d’un thérapeute vous permettra de rejoindre la rive, c’est à dire de retrouver votre énergie et une vie plus apaisée.

femme qui s'épanouit

Les accompagnements en santé mentale

Souvent, la crainte d’amorcer une thérapie longue et coûteuse peut être un frein à la démarche mais il existe aujourd’hui des Thérapies cognitivo-comportementales (TCC). Ces thérapies sont courtes, 12 à 15 séances d’une heure ; elles permettent aux personnes d’apprendre à composer avec les situations anxiogènes. Elles peuvent être l’occasion de se redécouvrir, de mettre en place de nouveaux fonctionnements qui marqueront positivement votre vieillissement.

Pour ceux qui veulent mettre en place des techniques de méditation dans leur quotidien, la Pleine conscience est une technique de réduction du stress. De nombreuses études ont montré son efficacité dans le traitement de la dépression et la prévention des rechutes. 

Il existe d’autres techniques de mieux-être qui peuvent venir en complément de ces accompagnements. Elles permettent de libérer les tensions corporellement et d’inCORPorer les changements (réflexologie plantaire, gymnastique adaptée, hypnose, ostéopathie…).

J’en profite pour ouvrir une parenthèse :  depuis peu, il est possible de se former au secourisme en santé mentale, comme nous nous formons aux premiers secours pour la santé physique.

Vous pouvez également trouver de nombreux lieux pour vous ressourcer, rencontrer des personnes qui seront à l’écoute et pourront vous accompagner, n’hésitez pas à vous renseigner dans votre commune.

Enfin, votre médecin est souvent le premier maillon de la chaine.

Céline Lelong, Réflexologue, Secouriste en santé mentale

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